Par Uli Gellermann.
Avec sa brutalité habituelle, Donald Trump a fait comprendre les intérêts des États-Unis ces jours-ci : l’Allemagne devrait arrêter le projet Nord Stream 2 et a lancé une loi américaine qu’il appelle ” Pour protéger la sécurité énergétique de l’Europe “. Même les personnes sans éducation politique savent qu’il s’agit de la vente de l’industrie américaine de la fracturation et de la concurrence des États-Unis avec la Russie et contre la souveraineté nationale des Allemands. Mais il s’agit avant tout de l’épais bâton de l’OTAN : ce sont en effet les navires du partenaire de l’OTAN, les États-Unis, qui empêcheront la construction du pipeline par la mer en cas de doute. Au plus tard maintenant, le traité de l’OTAN devrait être résilié par les Allemands, ou du moins cette étape devrait être introduite dans les prochaines négociations.
Au moins Dietmar Bartsch, le chef de la fraction de la LINKE, est courageux et exige des contre-mesures. Il a déclaré que la démarche américaine était ” un processus totalement inacceptable et un point bas dans les relations transatlantiques “. Il attend du gouvernement allemand qu’il ne laisse pas ” cette guerre économique ” sans réponse et qu’il lance des contre-sanctions. Le mot OTAN n’apparaît pas dans les mots de Bartsch. Et donc sa protestation reste plutôt un geste.
Même le SPD en dissolution trouve des mots assez clairs : le chef de fraction du SPD, Rolf Mützenich, qualifie les sanctions d’empiètement sur la souveraineté de l’Union européenne en matière de politique énergétique. Ils ont pesé sur la relation transatlantique. ” L’UE et l’Allemagne ne sont apparemment pas des partenaires alliés pour Trump, mais plutôt des vassaux susceptibles de lui rendre hommage “, dit-il, en préparant les vacances de Noël. Il n’y a aucune mention de l’OTAN.
Les GRÜNEN, avec leur porte-parole de politique étrangère, Omid Nouripour, arrivent à une conclusion : ” Tout comme je pense que Nord Stream est une erreur, je pense que la liberté de l’Allemagne de choisir librement ses activités n’est pas négociable. ” Après l’invasion de la République de Yougoslavie par les GRÜNEN aux côtés de l’OTAN, on ne pouvait vraiment pas s’attendre à ce que le clan Fischer fasse du bruit auprès de l’OTAN. En fait, la liberté des entreprises allemandes trouve ses limites dans les affaires des États-Unis.
Mais on pourrait penser que l’AfD, qui se comporte de manière nationale et opposée, pourrait maintenant se charger de la lutte pour la souveraineté nationale. Mais en ces temps de difficultés nationales, l’AfD n’offre que des chapeaux mou sur son site Internet actuel : ” La politique de Donald Trump est prévisible – l’approche de Trump envers la Russie doit être saluée d’un point de vue allemand “, rapporte AfD-Aktuell. Comme ce parti est programmatiquement un chouchou de l’OTAN, le mot interdit n’apparaît pas non plus sur son site web.
Le coordinateur transatlantique du gouvernement allemand, Peter Beyer, proclame d’une manière obéissante et sage : ” L’Allemagne ne prendra aucune contre-mesure. Si c’était le cas, cela devrait se faire au niveau européen de toute façon, mais cela n’arrivera pas non plus”. L’apparemment intelligente Merkel babille dans le contexte des sanctions Trump : ” Nous sommes contre les sanctions extraterritoriales “, elle ne veut donc pas lever le petit doigt contre les États-Unis. En quoi pourraient consister les sanctions intraterritoriales, qu’elle n’envisage pas non plus, mais qui semblent être une alternative ?
Bien entendu, la politique paternaliste des États-Unis s’appliquera également au projet “Turkish Stream” – un gazoduc russe qui doit amener du gaz en Turquie par la mer Noire. Et comme une coïncidence historique et l’empire américain le voudrait, la Turquie est aussi un partenaire de l’OTAN des USA. Ainsi, une autre faille s’ouvre au sein de l’OTAN. Celui qui veut exploiter cette brèche devra parler sérieusement avec les Russes :
Sans coopération avec la Russie, il n’y a pas de protection contre les racketteurs américains.
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Merci à l’auteur pour le droit de publication.
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Source de l’image : Lazo / shutterstock
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Cet article est paru sur le blog Rationalgalerie le 23 décembre 2019.
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